CdF, 16èmes. Continuer d'écrire l'histoire

Par Pierre Le Vaillant
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Les Montagnards rêvent d’écrire une nouvelle page de l’histoire du club, habitué des beaux parcours en Coupe de France.

C’est le grand jour pour le Petit Poucet qui dispute le cinquième seizième de finale de son histoire. Équipe de Coupe, l’US Montagnarde ne veut pas s’arrêter en si bon chemin.

L’US Montagnarde connaît parfaitement le refrain. Elle n’en est plus à son coup d’essai. « À Lochrist, ça parle foot, les gens aiment la Coupe de France, ils ont déjà connu des belles épopées et ont été marqués par ça. Tous les ans, ils en redemandent. Même si cela faisait un petit moment qu’on ratait la marche des 32es », admet le président de l’USM, Kévin Le Gal.

Neuf ans exactement que les Forgerons n’avaient plus atteint ce stade symbolique de la compétition (janvier 2012). Et seize années que le club n’avait pas été à pareille fête avec un seizième de finale. En février 2005, les Morbihannais (CFA 2) s’étaient inclinés sur la pelouse de Sedan, alors en Ligue 2 (0–4).

« On a envie d’égaler le record du club »

Cette année, il n’y a donc pas de club pro au menu. C’est Saumur, troisième de National 3 avant l’arrêt des championnats, qui se dresse sur la route des partenaires de Nathan Rio. Et même si la boule contenant le Paris SG est passée sous le nez des Montagnards lors du tirage au sort, on ne boude pas son plaisir de s’avancer en seizième de finale avec l’étiquette de Petit Poucet de la compétition. « C’est toujours marrant. C’est d’ailleurs écrit sur le macaron du maillot que l’on portera ce samedi. C’est la première fois que je vois ça. Il est collector celui–là, on va le garder », sourit le capitaine Mickaël Tison.

Et l’on ne cache pas, non plus, son bonheur de pouvoir continuer à fouler les terrains, à l’heure où seulement quelques privilégiés parmi les clubs amateurs (les rescapés en Coupe de France) peuvent encore disputer des rencontres. Pour toutes les autres, les crampons sont déjà rangés pour la saison… « On sait que si on veut continuer à prendre du plaisir dans cette période peu réjouissante, il faut passer ce tour–là », admet Tison. « Car avec cette saison particulière, à chaque match de Coupe, c’est stop ou encore », prolonge l’entraîneur, Nicolas Cloarec.

Alors à La Montagne, on profite de chaque instant dans cette compétition qui a déjà suscité de belles émotions cette saison, avec notamment les qualifications face à Concarneau (5e tour) et Saint–Brieuc (32es de finale). Et ce ne sont pas les deux tests Covid (obligatoires à moins de 72 h puis 24 h avant la rencontre) ainsi que les nombreux protocoles qui freinent les ardeurs et la bonne humeur dans les rangs d’un jeune groupe, à la moyenne d’âge de 22 ans, bien encadré par les expérimentés Mickaël Tison (36 ans) ou Rahmane Barry (34 ans). « Je ne ressens pas de pression, avoue Nicolas Cloarec, qui a rejoint le Maine–et–Loire dès hier soir en bus avec tout son groupe. C’est plus l’envie de continuer qui nous anime. »

Et de marquer encore un peu plus l’histoire, aussi. Car cet après–midi, La Montagne tentera d’atteindre les huitièmes de finale de la Coupe de France pour la troisième fois de son histoire (après 1999 et 2002). Et à l’heure actuelle, un seul club du sixième échelon (R1) a réussi la prouesse de rejoindre ce stade de la compétition : c’était déjà l’USM, contre Monaco, il y a dix–neuf ans (0–1). « On a envie d’égaler le record du club. Et peut–être ensuite d’aller le chercher, pour être les seuls à faire le premier quart de finale de La Montagne, lance Cloarec. Mais on n’en est pas là, chaque jour suffit sa peine. » Le premier obstacle se nomme Saumur.

Baptiste COGNÉ, Ouest–France.