(CdF) US Changé - US Montagnarde : Une saveur...
A événement exceptionnel, situation exceptionnelle m’a–t–on dit. Pourtant, retrouver l’US Montagnarde en 64ème de finale de la coupe de France a–t–il quelque chose d’exceptionnel ? Cela fait bien plus de dix fois que cela arrive, alors non. Mais cela reste malgré tout plaisant, hors du commun, unique, et même rare. Pourquoi ? Parce qu’il y a dans ces matchs cette saveur que les autres rencontres n’ont pas.
Les joutes de coupe de France ont en effet ce goût si différent. Cette saveur suave et délicate, à la fois sucrée et acidulée. Si particulière elle peut vite tourner à l’amer comme on rate une sauce en cuisine. C’est pourquoi c’est si précieux, si bon… Pendant quatre–vingt–dix minutes durant, et parfois plus, les papilles sont en éveil. Et sur le palet ce fumet s’imprègne peu à peu. Tout d’abord sucré, délicieux, il donne le sourire. Vous savez ce goût de l’aventure, du suspens, de l’attraction, de l’excitation. Puis il vire ensuite rapidement à une sensation d’âpreté, de désert qui vous sèche la bouche entière. Dès le coup d’envoi en fait, comme le sens du stress certainement. Si alors par chance et par talent, la sauce prend, revient le sucré des sourires et de la joie. Sinon le premier parfum persiste, s’intensifie, s’acidule, au point de devenir insupportable. Il est alors bon d’ouvrir grand la bouche pour expulser ce mauvais arome en encouragements fournis. Vient ensuite la mi–temps, le temps de la gorgée de bière pour certains. Si particulière, comme la première décrite par Philippe Delerm, elle vient rincer le palais et ouvrir le second acte des papilles.
Et c’est reparti. C’est alors que tout s’emballe. Tourbillon des arômes, les perceptions gustatives se succèdent les unes aux autres à une vitesse vertigineuse. L’une chassant la précédente pour parfois revenir quelques millièmes de seconde plus tard. La langue a cette faculté de pouvoir sauter d’une saveur à une autre en un instant. L’important étant bien sûr qu’aucune ne se mélange à l’autre, pour qu’au final il n’en reste qu’une seule : celle enivrante de la victoire…