(CdF, 32èmes) Ouest-france : "L'Anelka du Mané-Braz marque toujours'
À 36 ans, Stéphane Lestin court toujours. Et marque encore.
On peine à le convaincre, on a du mal à le croire. Alors, on déroule le fil d’une carrière véritablement démarrée à l’US Montagnarde il y a une quinzaine d’années, en même temps que Lionel Le Gal. On lui glisse qu’il est peut–être le porte–bonheur du président, que les aventures à répétition du pittoresque club d’Inzinzac–Lochrist lui doivent quand même un peu.
Attablé devant une limonade, sourire éternel et voix douce, Stéphane Lestin ne s’est jamais mis en avant. Cela lui a peut–être coûté une carrière pro. « Je n’ai pas fait de centre de formation. J’ai quand même joué deux saisons au FC Lorient, notamment celle de la remontée en L1 en 2000–2001. Mais en attaque, il y avait Le Pen, Kroupi, Darcheville, Fiawoo puis Malm. Ce n’était pas le bon moment, mais j’ai beaucoup appris. »
Alors, on insiste un peu. On lui rappelle son triplé contre le Paris FC (National), balayé 4–0 à la maison en 16e de finale de l’édition 1998–1999 ; le surnom d’Anelka du Mané–Braz, dont un observateur lettré l’avait affublé. Il en sourit : « Il claquait les buts à Arsenal et moi, j’avais des jambes… à l’époque. » Cette année–là, l’US Montagnarde est définitivement tombée amoureuse de la vieille épreuve.
Le témoin est passé. Samedi, à Compiègne, il disputera son septième 32e de finale (pas tous avec les Montagnards) et avec quatre buts lors des trois tours précédents, dont le doublé décisif à Changé fin décembre, Stéphane Lestin se dope toujours à la Coupe : « Je cours moins, mais je sais mieux me placer et surtout ménager mes efforts. Dans ces matches, il faut savoir être patient et décisif. »
Sa mémoire n’a jamais calculé les buts, les moments intenses tardent à percer. Il glisse timidement qu’il lui manque encore « la grosse affiche ». Puis il en extrait deux. Curieusement, ce n’était pas avec La Montagne ; bizarrement, c’était deux éliminations. « Avec Tours (2001–2002), alors en CFA, on avait été éliminé aux tirs au but par Guingamp, club de L1, après avoir concédé le nul (1–1). J’avais marqué le second but, mais Guy Lacombe avait fait pression sur l’arbitre assistant pour une faute imaginaire. Une autre fois, avec Concarneau (2006–2007), on menait 2–0 à Vannes avant d’être battu 3–2. Ça restera un gros regret. »
Avant de prendre congé et de lui souhaiter bonne chance, on ose lui demander s’il avait été buteur lors de ces deux matches. « Oui, c’est moi qui avais trompé Gnanhouan (Guingamp) et à La Rabine, j’avais signé le doublé. » Éternel Stéphane Lestin. Discret et (encore) indispensable.
Source : Ouest–france