Revue de presse. "Rahmane Barry, de l'OM à La Montagne"

Par Pierre Le Vaillant
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Coupe de France (8e tour). US Montagnarde (DH) – Granville (CFA), samedi (18 h 30). Inzinzac–Lochrist comptera sur l’ancien pro de 30 ans, formé à l’OM, pour bousculer la hiérarchie.

Rahmane Barry, ça vous dit quelque chose ? Ce footballeur sénégalais formé à l’Olympique de Marseille, qui débuta en Ligue 1 à dix–sept ans et goûta à la Coupe d’Europe puis à la Coupe d’Afrique des Nations quelque temps après. C’était au mitan des années 2000 et le protégé de José Anigo avait alors tout l’avenir devant lui, une carrière prometteuse pour horizon et Samir Nasri et Romain Alessandrini comme copains de chambrée.

Cette carrière, l’attaquant la poursuivit en prêt à Lorient (2005–2007), où il marqua peut–être le but le plus important de sa vie, celui de la montée du FCL en Ligue 1 en 2006. Le but du zénith aussi, puisque Barry, une saison et treize matches en L1 plus tard, disparut quelque peu de la circulation. Un départ à Sedan lui fit perdre le fil des choses. Entre blessures et mauvais choix, s’ensuivirent Gueugnon, Beauvais, puis Bangkok en Thaïlande, avant de revenir pour de bon dans le Morbihan en 2012, à l’US Montagnarde.

« Je suis devenu un vrai Breton »

Aujourd’hui, à 30 ans et fort de son bagage, c’est un « vieux de la vieille » dans le club d’Inzinzac–Lochrist. Où il s’épanouit pleinement : « On peut dire que j’ai trouvé l’équilibre entre le travail, le foot et ma famille (il a deux enfants). Ma femme est de Lorient, donc ça aide ! Je suis arrivé en 2005, je suis devenu un vrai Breton et je ferai toute ma vie ici. »

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Entre son poste d’employé dans un magasin de bricolage à Belz, sa maison à Lorient et son club de foot, Barry jongle comme il enchaîne les dribbles face à des adversaires qu’il surclasse week–end après week–end. Sans le regret d’une carrière qui aurait pu être bien plus prestigieuse, car voir un joueur d’un tel potentiel à un tel niveau, cela relève de l’anomalie. « Oui, il y a des choses que j’aurais pu faire différemment, mais je ne vais pas passer ma vie à regretter, dit–il sagement. Si j’avais eu une bonne santé (beaucoup de blessures l’ont freiné), j’aurais fait une autre carrière. Mais il faut passer à autre chose. »

Autre chose, c’est l’US Montagnarde, qui vient de voir son « mentor » partir entraîner en Algérie : Pierrick Le Bert. « J’ai connu des entraîneurs compétents, mais lui, c’était top, explique Barry. Un mec génial, on avait une relation de confiance extraordinaire. On est contents pour lui mais c’est dommage pour le club. Il aurait pu nous faire monter les échelons, un peu comme ce qui se fait à Concarneau (National). »

Son nouvel entraîneur, Romuald Le Maguer, avec qui il s’entend également bien (« il fait du bon boulot »), misera particulièrement sur lui pour bousculer Granville, de deux divisions supérieures, et la hiérarchie ce week–end : « Moi et d’autres !, ajoute modestement l’ancien pro. Car je peux vous dire qu’il y en a qui sont mieux placés que moi pour faire la différence, comme le jeune Aïmen Laraba. Lui, c’est une pépite. »

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L’ancien minot tentera donc d’emmener Laraba et les autres jeunes dans son sillage pour créer l’exploit. « En tant que capitaine, je suis le relais du coach sur le terrain et fais partie des plus expérimentés avec Mickaël Tison, qui nous a rejoints cette année. » Une année où Inzinzac se voit renverser des montagnes en Coupe. Après Lannion (CFA 2) au 6e tour, pourquoi pas Granville, puis un prestigieux 32e de finale ?

Arnaud HUCHET pour le journal Ouest–France.