Gambardella 2001-2002 : Génération perdue‏

Par Pierre Le Vaillant
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Dans l’Histoire de ses jeunes, l’US Montagnarde connaît peu d’exploit, notamment en coupe Gambardella. Pourtant, par deux fois, les ”juniors” de La Montagne sont parvenus en 32ème de finale de la Gambard’, éliminés à chaque fois par le Stade Lavallois.

La seconde confrontation, lors de la saison 2001–2002, fût l’apogée d’une génération besogneuse et fidèle aux valeurs du club. Loin d’être la plus talentueuse, cette équipe rassemblait quelques grands noms montagnards, des ”fils de” et des lochristois pur jus encadrés un entraineur fantasque devenu mythique. Portrait.

Au début de cette saison 2001–2002, personne n’aurait misé un kopeck sur cette équipe des ”moins de 18 ans” comme on disait à l’époque. Le groupe emmené par Patrice Kervarrec semblait manquer de leader technique, de joueurs au dessus du lot. Une notion allait changer la donne : le collectif. Basée sur une bande de copains, cette équipe allait vite en surprendre plus d’un en championnat : victoire à Saint–Brieuc qui descendait de National, victoire à Pontivy, victoire à Brest… Bien conscient de ses forces et de ses faiblesses, l’équipe s’appuie sur un mental et une combativité hors norme. Parmi les joueurs, beaucoup sont issus de la cité des forges, petits fils de forgerons. Ils connaissent l’histoire de la cité ouvrière et de son club : Pierre Rouzo (fils de Roland), Julien Perchoc (petit fils de Julo Flégeau), les jumeaux Bruno et Cyrille Mauvais, Mickael Tréhin, Romain Huitel (fils de Michel), Fabien Laurenti, Florent Cloarec (fils de Bruno, suspendu pour le 32ème de finale), Marc Valentin (blessé pour le 32ème de finale). Bien conscients de ne pas être des joueurs extraordinaires, ils savent aussi que certaines valeurs collectives valent toutes les qualités individuelles du monde. L’histoire du club en est le meilleur exemple. Dans le sillage de ces joueurs, c’est tout un groupe de copains qui suit : John Le Dortz, Guillaume Graignic, Julien Bénabes, Thierry Jego, Yoann Du, Alan Le Borgne, Jérémy Riggi et Steven Le Morzadec.

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Les premiers tours de Gambardella se profilent. On retiendra une victoire relativement aisé sur le terrain de Ploeren, mais les joueurs se souviendront surtout d’un discours endiablé d’avant match de leur entraineur qui appuya ce jour là un peu trop sur les performances ”décontractées” de Mickaël Tréhin ! Et dejà un premier exploit : l’équipe du capitaine Bruno Mauvais élimine aux tirs au but le leader du championnat de DH du moment, le FC Quimper–Kerfeunteun, sur la pelouse du Mané Braz (1–1 à la fin du temps réglementiare, but de J. Riggi). Le 64ème de finale sera une parodie de football sur le terrain gelé de l’ OC Cesson–Sévigné qui verra une nouvelle victoire de la bande à Kervarrec aux tirs au but (1–1 à la fin du temps réglementiare, nouveau but de J. Riggi).

Se profile alors un 32ème de finale, record du club égalé pour cette équipe courageuse et véritable exploit ! La même saison, l’équipe fanion brille également par son parcours en Coupe de France. Le club est en pleine effervescence !

Le tirage au sort désigne une nouvelle fois le Stade Lavallois pour l’US Montagnarde. On se rappelle alors du parcours des juniors six années auparavant, se terminant tragiquement aux tirs au buts de façon imméritée contre ces mêmes lavallois. Côté montagnard cette saion là, on retrouvait notamment Erwan Rieux, Yohann Robic et Lionel Lestin, emmené par un certain Patrice Pourrère.

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Cette fois le match sera un tout autre calvaire pour les jeunes montagnards et surtout pour son gardien et capitaine Bruno Mauvais, passé totalement à côté de son match. Le score final de 0–5 fut lourd à encaisser pour ce qui ressemblait à une déroute. A noter la présence dans les rangs lavallois d’un certain Medhi Lacen et d’un autre Rémy Gomis.

Après cette défaite, l’équipe continua de surprendre son monde en terminant son championnat avec les honneurs, battant une nouvelle fois Saint–Brieuc à domicile, Saint–Malo sur son terrain et Rennes–Brequigny encore une fois à l’extérieur.

À la différence de la génération Rieux, Robic et Cie, aucun joueur de la génération 2001–2002 n’a marqué durablement l’équipe fanion de l’USM. Florent Cloarec, Alan Le Borgne et Pierre Rouzo ont eu leur chance mais n’ont jamais réellement percé. Cependant, cette équipe emmenée la saison suivante par Patrick Le Dortz et Romuald Le Maguer, renforcée par des joueurs comme David Tison, atteindra la demi finale de la Coupe de Bretagne (éliminée par l’AS Vitré) et sera la seule équipe du championnat de DH Bretagne à tenir en échec sur son terrain le FC Lorient des Tison, Gignac, Reset et consorts, descendu cette saison là en DH.

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Voici, avec beaucoup de dérision, le portrait des joueurs et de leur entraineur autour de ce 32ème de finale :

Patrice Kervarrec : Entraineur mythique au passif douteux, celui qui fit les beaux jours du FC Nantes en tant que joueur n’avait pas son pareil sur un banc de touche. Toujours prompt aux bons et aux bonnes blagues, il aura eu le mérite de former une équipe faite de copains. En même temps s’il avait du s’appuyer sur les techniciens… Déroutant parfois, attachant toujours, Patrice Kervarrec s’appuiera longtemps sur un 4–5–As des plus classiques et l’efficacité redoutable. On retiendra surtout de lui ce magnifique combo chapeau–écharpe affiché lors de ce match mythique.

Bruno Mauvais : Gardien et capitaine indiscutable de l’équipe, du moins jusqu’à ce match fatidique ! Il aura traversé ce match tel le fantôme de Luis Arconada ! Jamais remis en question par son entraineur, il finira la saison dans le but bienqu’il dû céder son Brassard à Pierre Rouzo. Après une saison supplémentaire en 18 A, il jouera en sénior quelques matchs en DSR (dès l’âge de 16ans), puis en PH avant de devenir le gardien emblématique jusque la saison dernière de l’équipe D. Désormais en semi–retraite footbalistique. Désormais directeur de la médiathèque de Paimpol ou il tient les cages de l’équipe loisir locale.

Thierry Jego : On dit qu’il était le ”chouchou” de Pat’ Kervarrec. En tout cas ses prises de vent sur 10 mètres dans son couloir droit resteront dans la légende. Un vieux de la vielle qu’il était titi! Dans ce match, il est l’auteur, avec l’aide de son gardien, d’un but contre son camp du postérieur… Son expérience le mènera régulièrement à être titulaire en PH avant de mettre les voiles vers son club formateur: le FCLanguidic. Désormais banquier en région parisienne. Joue–t–il encore ?

Jonathan Le Dortz : La ”gnac” à l’état pur! Le révolté du tâcle! Arrrrrrache!!! John’ incarnait l’état d’esprit de cette équipe, il ne lâchait rien, et surtout pas le maillot du mec en face! Promis à un bel avenir au club, il jouera quelques matchs en DSR avant que des raisons professionnelles ne l’entraine du côté de Bayonne où il taquinera la grosse pelote. Revenu dans la région depuis…

Julien Guégan : Le gars de Berné n’avait rien d’un Zidane, c’est vrai. Mais pour le bouger, il fallait se lever de bonne heure. Avec Mika Tréhin, il formait une charnière plutôt élégante, du style Beckenbauer et Blanc réunis, de ceux qui ne salissaient pas leur short ! Je me souviens pas l’avoir vu tacler moi… Ju’, c’était plutôt l’allemand, un Roc toujours debout ! Après ça, Julien rejoignit très vite l’US Le Faouet où il joua en DRH. Joue–t–il toujours ? Demeure désormais dans la région de Tours.

Mika Tréhin : Rentré dans la légende grâce à un speatch survolté d’avant match de Pat’ Kervarrec (match contre Ploeren durant le parcours de Gambardella), Mika dit ”Mich”, c’était la classe. Des chaussures aux cheveux, pas une faute de goût ! Des feintes de corps dans la surface, des passements de jambe en tant que dernier défenseur et des coups du sombrero par dessus l’avant centre ! La classe on vous dit… Celui qui avait fait envie à l’AS Monaco quand il avait 12 ans devait devenir la star de l’USM. Au lieu de ça, après quelques matchs en DSR sans vraiment convaincre, son mauvais caractère l’amena vers le FC Languidic où il jouera toujours en DSR. A retrouvé les joie du football total depuis la saison dernière du côté de l’AS Penquesten.

Julien Bénabes : ”Béna”, ou la pieuvre! Il était tentaculaire, un monstre de récupération à faire pâlir de jalousie Vieira et iniesta réunis! et quelle gentillesse…Celui que l’on attendait pas à ce niveau là aura été la révélation de la saison. Son talent et sa marge de progression auraient dû faire de lui un des plus grands 6 de La Montagne. Mais Béna est un grand sentimental et il décida de rejoindre son grand frère et de faire les beaux jours du FC Languidic. Désormais sans nouvelle…

Jérémy Riggi : Le rital, ou Rigi (prononcer Rigui) était une feignasse, oui oui! oooh mais il y en a d’autres, attendez. Bourré de qualité, celui qui venait du FCLorient savait jouer avec ”son cul” comme on dit, et a emmerdé plus d’un défenseur comme ça ! Ne pouvant vraiment se mettre en valeur durant ce match, on retiendra de lui qu’il a lâchement donné son maillot à un certain… Kevin Le Gal, qui est fier de l’arborer ! Jérémy quitta vite l’USM pour jouer dans le club de ces premièrea amours, la JAPlouhinec. Recruté par la CEP Lorient ou il joue toujours.

Cyrille Mauvais : ”Bilou” était ce qu’on appelle une grosse carcasse, taillé comme un allier de rugby, avec pour principale qualité une pointe de vitesse à faire tomber les dentiers des spectateurs! c’est sur que ses gestes techniques n’ont jamais impressionné personne, mais sa frappe de balle a fait plier plus d’un gardien! Bref, le frangin ne faisait pas dans la dentelle. Fidèle au club me diriez–vous ?? Et bien non! N’ayant pas convaincu en DSR, Cyrille tente une escapade chez le voisin hennebontais qui durera…3 mois, avant de revenir au club et devenir un pilier de l’équipe D. Retiré du foot. Demeure à Brest.

Guillaume Graignic : Aaaah, Gui… ça sent le football. D’une aisance technique déconcertante, Gui n’avait pas son pareil pour prendre les défenseurs de vitesse ! qu’importe, une bonne soute vaut mieux qu’un rush de 50m! la seul occaz du match est a mettre à son actif, quand même! à quoi ça ressemble ? alors là…Respecté par les plus jeunes, Gui délaissa vite le foot à La Montagne au détriment de ses études. Parti dans le sud du côté de Montpellier, LouLou Nicollin pensa un temps à lui, mais les études… Etablit désormais à Vannes.

Alan Le Borgne : Une sorte de renard des surfaces, toujours à trainer, à faire chier la défense. Et puis tac!! une accélération, un coup franc, une tête et buuuuuuut!!! Alan, c’était notre buteur, et oui, on en avait un… Une sorte de trompe l’oeil quoi! Mine de rien, c’est qu’il plantait ce con là. Il a été un des seuls à continuer plus que sérieusement au sein du club, devenant une pièce maitresse et DSE et DH, faisant plusieurs apparition en CFA2. Et puis le divorce fut prononcer : direction Pluvigner, en DSE.

Pierre Rouzo : Vice–capitaine puis capîtaine de cette équipe, Pierrot avait toujours un truc à dire, une sorte de gueulard quoi! mais on l’écoutais, enfin je crois! Sur son côté gauche il était insaisissable ! une bonne vitesse, une bonne vista, des centres au cordo et des buts décisifs (Vitré sur Stabilisé un dimanche matin!!). En sénior, Pierrot évolua en DSR (très jeune, dès 16–17 ans) avant de rejoindre son premier club de jeunesse, l’USHennebont. Là–bas il fit les beaux jours d’une équipe gaillarde. Au bout de trois ans, sous l’impultion d’un Jean–Paul Mauvais recruteur d’un soir, il ressigne à l’USM. DSE puis DH, pierrot apparaît même en CFA2 mais les blessures à répétition usent le bonhomme. Cette saison, Pierrot relévera un nouveau chalenge: entraineur de l’USH ! c’est le premier d’entre nous! un vieux quoi ! Désormais entraineur de la Fleur d’Ajonc Inzinzac.

Steven Le Morzadec : On a bien cru qu’on l’avait perdu le Steven tient! On a bien eu peur aussi faut dire! 85è minute, un homme gît à terre en criant ” j’sent plus mes jambes!!” Forcément ça fout les boules, remarque ça occultait mon match catastrophique, du moins on relativisait! Donc, suite à une choc, Steven s’écroule, les jambes dans le sac! mais rassurez vous, cette sensation ne dura pas! de nouveau sur ces jambes, Steven fini la saison entre A et B. Il reparti ensuite à Guidel ou il joua la saison précédente, dont un match de…Gambardella contre ses anciens coéquipiers (Qu’on a gagné difficilement 1–0). Depuis, ou vit–il, joue t’il encore ???

Julien Perchoc : Lorsque Ju’ fût renvoyé dans les pancartes publicitaires lors d’un choc avec Nattès, on compri qu’il n’y avait rien a espérer! Ju’ Perch’, c’était 1m87 pour 80kg! un physique de basketteur, le gars qu’on allait pas chatouiller sur le terrain, mais là il vole, puis il est venu en sécher un autre un peu plus tard quand même ! Ju’ a vite mis le foot de côté, quelques matchs en PH et puis c’est tout. Marié, une petite fille et un petit garçon (respect), il vit sur Landévant.

Romain Huitel : Il me faudrait un roman là! Rom’ était bien charpenté également, un physique solide, un défenseur plutôt rugueux avec une vitesse intéressante, mais surtout une jolie adresse balle au pied. Il ne rentre pas dans ce match (le coach ayant desselé une certaine fatigue…) mais se distinguera au repas d’après match. Après ce match, Romain traverse une suspension de 8 matchs puis deviendra vite un pilier de la D, donnat fière allure à sa réputation de ”péteur de plomb”. Des blessures à répétition le tienne éloigné des terrains depuis quelques temps. Il assiste Tony Ludena, Bruno Lantrin puis Pierrick Le Bert sur le banc de l’USM (????). Il passe également une saison comme entraineur de l’équipe C en 2013–2014, avec succès.

Yoann Du : Si les bourrins étaient des poètes, Yo serait Verlaine! Autrement dit, Yo s’en foutait bien du ballon, il était stoppeur! De ceux taillé dans un chêne comme on en faisait dans les années 80 du côté d’Calan ! Pas une passe, pas un contrôle, rrrrien! ah, si! une tête de temps en temps… et pis des louches aussi, ah oui, des louches, il en faisait plein ! Rentré en fin de match, Yo n’était pas un tendre mais s’il fallait se sacrifier, et ben il y allait tient. Après quelques apparitions en PH, Yo connut quelques pépins de santé, puis il rejoua du coté de Riantec. Depuis, ou vit–il, joue t’il toujours ??

Fabien Laurenti : Gardien remplaçant, Fabulous Fab’ aurait pu avoir sa chance à la mi–temps de ce match, mais la solidarité de cette équipe et leur inconscience (à moins que ça ne soit l’inverse et qu’ils étaient bien lucide??), en décidera autrement. Longtemps dans l’ombre, Fab’ attendra d’être en sénior pour passer devant. Une escapade à Belz puis à Baud avant de revenir à l’USM comme 3ème gardien. Désormais au FC Languidic.

Bruno Mauvais.