Vincent Gragnic : « Mettre de la folie »

Par Pierre Le Vaillant
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À 34 ans, l’ancien lorientais et marseillais Vincent Gragnic s’est fait une place dans le onze montagnard après avoir signé au club dans les derniers jours du mercato hivernal. À l’occasion du derby face au Vannes OC, Vincent a répondu à quelques questions à propos de son histoire strasbourgeoise, ses quelques mois sans club et son arrivée à l’USM.

Bonjour Vincent, tout d’abord, comment te sens–tu physiquement ?

Je me sens bien ! J’ai bien travaillé ces derniers mois, notamment avec Antoine Le Pouezard, ancien joueur du club et kinésithérapeute. Il a fait un gros boulot avec moi. Retrouver un groupe et enchaîner les matchs, ça fait quand même du bien.

J’imagine que tu aurais aimé reprendre un peu plus haut qu’en National 3 ?

Oui, même si ça reste un niveau correct. J’essaye de me donner à 100% comme si j’étais toujours dans le monde professionnel. Il faut que j’apporte quelque chose. Physiquement, c’est à moi de me donner à fond, pour « me retrouver » en quelque sorte, et surtout aider l’équipe.

Est–ce que l’on prend un petit coup au moral lorsqu’on ne trouve pas le projet que l’on souhaite et qu’on atterri plus bas que prévu ?

Oui évidemment… je m’étais mis dans la tête de partir avec Didier Tholot qui devait prendre Nancy après le départ de Vincent Hognon. Mes valises étaient prêtes. Finalement, on m’a rappelé en me disant que ce ne serait pas Tholot le coach, et c’est à ce moment là que tu prends un coup au moral. Je ne me suis pas retrouvé dans la merde mais ça fait un peu mal. Tu prends une claque mais c’est le football… j’en ai vu d’autres !

Comment vois–tu ta fin de saison ? Tu as sans doute l’intention de rebondir…

Je ne calcule pas. Je vais jouer sans me prendre la tête, faire ce que je sais faire et on verra à la fin de la saison. Bien–sûr, j’ai envie de rebondir pour un dernier challenge, plus haut.

Concarneau n’est pas loin, Vannes également, qui pourrait accéder à la N2, ce sont des clubs qui peuvent t’intéresser et qui, réciproquement, s’intéresseront à toi, si ce n’est pas déjà le cas…

(rires) Oui j’ai eu des contacts avec certains clubs. Maintenant on verra en juin. Il faut discuter, voir s’il y a quelque chose à faire également ici à l’US Montagnarde. Le côté famille compte beaucoup aussi pour moi. Ma femme a trouvé du travail dans le coin. Elle s’est beaucoup adaptée à moi dans ma carrière et j’aimerais aussi m’adapter à elle, c’est logique.

Raconte–nous un peu ton passage à Strasbourg, l’année dernière…

J’ai fait un peu plus de quinze matchs avec le Racing, avec quand même une montée en Ligue 1 à la clef. J’y garde de très bons souvenirs. On avait un bon groupe de copains, et l’environnement était génial entre la ferveur du public et Marc Keller, qui est un président extraordinaire. Il y a quelque chose là–bas. J’avais signé un an au départ à l’été 2016, puis je devais voir les dirigeants en décembre pour une potentielle prolongation. Ces derniers m’ont dit d’attendre, ce qui n’est jamais très bon signe. Et puis à la fin de la saison, on s’est serré la main et on s’est dit au revoir… Mais je n’ai aucun regrets par rapport à ça.

« On se doit de prendre des points au Mané–Braz »

Et ensuite l’USM… Comment s’est déroulée ta venue ?

Je connaissais le coach mais pas tant que ça. Il fallait que je trouve un club ici, pas trop loin de la maison et qui veuille bien de moi déjà à l’entraînement. Lorient ne voulait pas de moi, Concarneau c’était un peu pareil. Le Mané–Braz est à 10km de chez moi donc c’est plutôt pratique. Je me suis dis « si l’USM veut bien de moi ce sera avec plaisir ».

Si on parlait du match qui vous attend demain… une rencontre face au VOC, ça arrive à point…

Ils sont un peu en difficulté en ce moment c’est vrai. La pression est en plus sur leurs épaules plutôt que sur les nôtres. Plabennec gagne du terrain derrière eux. Nous, on se doit de prendre également des points, surtout à domicile où on n’a pas gagné depuis deux mois. Nous sommes capables de prendre des points contre des équipes bien classées. Je repense à la défaite étriquée à Plabennec (1–0) qui prouve qu’on peut rivaliser avec ces équipes là. Il ne manque pas grand chose.

D’après toi, quelle est la recette pour aller chercher un résultat positif ce samedi ?

Il faut que l’on mette plus de volonté que lors de nos dernières sorties. J’y crois fortement en tout cas. Il faudra être dedans dès les premières minutes et surtout ne pas encaisser de buts comme on en a malheureusement l’habitude cette saison. À nous d’être solides défensivement et mettre de la folie devant.

Jouer contre le VOC c’est aussi une bonne manière de voir où tu en es toi, personnellement… Se jauger par rapport à la grosse cylindrée du championnat…

Pour me donner un idée peut–être oui. Mais il faut que je porte mon attention sur l’impact physique. Quand je regarde le match de Guichen, ça rentre dedans, il y a beaucoup de duels, pas trois passes de suite… C’est une autre façon de jouer c’est sûr. Mais c’est à moi de m’adapter, de créer des automatismes aussi à l’entrainement. Je suis tombé dans un bon groupe de potes, je suis content.

Si tu avais une anecdote morbihannaise à nous raconter…

C’était quand j’étais en section sport études à Saint–Jean Brévelay. Je me suis fait virer à la fin de la première année, car je n’étais soit disant pas assez bon pour continuer. À l’époque, c’était Jacky Guerbignot le responsable de la section. Ironie du sort, je l’ai retrouvé quelques années plus tard au centre de formation de Lorient. Comme quoi tout va vite dans le foot, une belle revanche !

Merci Vincent ! Bon match demain et bonne fin de saison !

Propos recueillis par Pierre Martin.